Comme nous l’avons évoqué lors de nos précédents articles, les soins thermaux ont fortement évolué au fil du temps. Entre savoir-faire ancestraux et nouvelles pratiques, la balnéothérapie s’inspire du passé tout en intégrant le progrès notamment technologique. Alors à ce jour, qu’en est-il des bains modernes ?
Une amélioration de l’hygiène
En 1850, les français se lavaient en moyenne… tous les deux ans. Notamment dans les milieux ruraux, les populations pensent que la saleté forme une couche protectrice sur l’épiderme. Mais dans la seconde moitié du 20ème siècle les mœurs commencent timidement à changer. Cette époque verra un regain d’intérêt pour les bains poussé par le corps médical. Véritable phénomène social, l’hygiène devient une préoccupation majeure. Et avec l’amélioration de la propreté, l’espérance de vie augmente.
Les bains boudés… puis remis au gout du jour
Au début du 20ème siècle, les bains perdent de leur attrait curatif. Et pour cause, la concurrence de la médecine moderne est rude. Avec la pénicilline et les antibiotiques, les progrès en termes de soins offrent des traitements plus rapides et plus efficaces. La balnéothérapie s’essouffle, poussée par les guerres successives où de nombreuses villes et leurs infrastructures sont détruites.
Il faudra attendre les années 60 pour que les soins thermaux opèrent un retour en force. Dans cette nouvelle société de consommation qui vit à un rythme effréné, l’engouement pour le bien être et le confort viennent palier à un mode de vie de plus en plus stressant. L’eau apparait alors comme le remède pour apaiser les petites angoisses du quotidien.
La technologie au service de l’eau
Le perfectionnement des technologies aquatiques a permis un meilleur traitement des eaux et la construction d’importants complexes balnéaires dans une optique de médecine du confort. Mais ce que l’évolution a réellement permis c’est l’introduction des bains dans le cadre privé. Même si cela peut nous paraitre lointain, l’arrivée de l’eau courante, l’assainissement des eaux et la production d’eau chaude dans les foyers ont été une révolution. Depuis, les techniques thermales ne cessent de se perfectionner : jets d’eau massants avec gestion de la pression, régulation de la température, bains à remous. Il est désormais possible de posséder sa propre douche à jets ou encore son jacuzzi personnel ! Un luxe impensable 50 ans en arrière.
Une offre qui se diversifie
Toujours dans les années 60, le tourisme de masse engendre un phénomène de mode encore d’actualité : les cures thermales. Dans de grands complexes aménagés l’eau sert la remise en forme et s’oriente vers la pratique de loisirs.
Les bienfaits curatifs de l’eau sont aujourd’hui exploités sous une multitude de formes. Certaines villes sont réputées pour la qualité de leur eau et ont développé leur économie autour du tourisme de ces sources. Les solutions sont nombreuses et les variantes de la balnéothérapie se multiplient. Les hammams d’origine arabe, les saunas nordiques ou encore la thalassothérapie à l’eau de mer, il y en a pour tous les goûts !
Le 20ème siècle voit 3 changements majeurs dans le rapport de l’homme à l’eau. A partir de 1950, l’hygiène se démocratise alors qu’il été tombé dans l’oubli depuis la Renaissance. En revanche, les bienfaits médicaux de l’eau sont relégués au second plan face aux progrès de la médecine. Les Trente Glorieuses et l’essor du tourisme se placent alors sous le signe du renouveau : les bains se transforment en cures dans le cadre des loisirs. Et l’eau redevient un plaisir …
