La petite histoire du Hammam

Le mot « hammam » signifie littéralement « eau chaude » en arabe ( حمّام ). Il s’agit d’un bain de vapeur humide fortement inspiré des thermes romains. Il se distingue du sauna par son type de chaleur : le hammam utilise l’humidité alors que le sauna est sec.  

• Des racines religieuses

Aussi appelés bains turcs, les hammams sont nés sous l’Empire Ottoman et plus particulièrement au Maghreb. Leur développement est fortement lié aux préoccupations sanitaires mais aussi à un souci de respect des préceptes religieux. En effet au 7^ème siècle, l’Islam est en pleine expansion. Ses traditions, dont les prières, incluent des ablutions et incitent à une hygiène minutieuse.  

• Les effets sur le corps

Traditionnellement le hammam se divise en trois pièces où les températures augmentent graduellement. La première salle, l’apodyterium est toujours à température ambiante. On y trouve des vestiaires et des douches, c’est une salle de détente. Lorsqu’on progresse dans la seconde pièce, le tepidarium, la chaleur augmente légèrement mais reste tiède, c’est une pièce de transition. Enfin, la chambre la plus chaude est le caldarium, réservée à la sudation. La chaleur engendre une vasodilatation, c’est-à-dire que les vaisseaux sanguins se dilatent et la pression artérielle diminue. Il en résulte une profonde sensation de relaxation. La pratique est également curative. Les pores se dilatent progressivement faisant ainsi échapper les impuretés de la peau par sudation. Cependant on ne fait pas que transpirer dans un hammam. Les curistes se lavent et ont accès à de nombreux services comme les massages, les épilations etc.  Aidés par les « tellaks », employés masseurs des hammams, on se savonne au savon d’Alep ou au savon noir et on se frotte à l’aide d’un « kessa » (gant de gommage).    

• Un lieu public et collectif

Tout comme les thermes romains, ils tiennent un rôle pivot dans la vie sociale. Toutes les classes sociales s’y retrouvent. Les hammams sont d’ailleurs surnommés le « café des femmes ». Les femmes profitent notamment de ce lieux pour scruter des épouses potentielles pour leurs fils et les jeunes filles paradent dans leurs plus belles serviettes. Les pratiques sociales étaient d’ailleurs très codifiées. On pouvait connaitre la situation d’une femme (célibataire, mariée…) à la couleur de sa « fouta » (serviette) ! Quant aux hommes, ils utilisent souvent les bains pour parler affaires et conclure des négociations. Les hammams remplissent trois fonctions : en plus d’assurer un minimum sanitaire, ce sont des lieux de purification rituelle et de rencontre.  Mais aujourd’hui, les bains turcs ont changé. L’avènement des salles de bain a bouleversé la pratique. Les hammams sont désormais des établissements de divertissement et de relaxation.